ArtExpos
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David Hockney, 25.
Do remember they can’t cancel the Spring
9 avril au 1er septembre 2025
Fondation Louis Vuitton, Paris
La Fondation Louis Vuitton présente l’exposition « David Hockney, 25, do remember they can’t cancel the spring ». Forte de 400 œuvres présentées dans onze espaces de la Fondation, l’exposition retrace soixante dix années du travail de l’artiste.
Dans une démarche constamment évolutive, Hockney n’a cessé au fil de ces années de renouveler ses sujets – portraits, paysages, natures mortes, scènes de genre – tout autant que ses modes d’expression – huile, acrylique, aquarelle, création numérique sur i-pad, photographies, vidéos. L’artiste a tenu à superviser en personne cette exposition tant pour le choix des œuvres que pour celui de leur accrochage.
L’exposition David Hockney livre une œuvre autobiographique : le vrai sujet de son œuvre c’est l’artiste lui-même qui se raconte en images colorées et parfois monumentales, sa jeunesse, sa famille, ses amours, ses amis, ses voyages, sa perception du paysage, sa vision des grands maîtres…
Pas à pas, le visiteur suit chronologiquement le déroulement de sa vie depuis les toiles de la première heure réalisées à Bradford, puis à Londres, à Los Angeles, dans le Yorkshire, en Normandie, jusqu’à son retour en Angleterre. Aujourd’hui, Hockney a 87 ans. Plus prolifique que jamais, il poursuit son introspection créative par un retour à la peinture avec, parmi ses dernières toiles, des œuvres aux sujets variés allant de portraits et de bouquets de fleurs à l’interprétation de tableaux de maîtres.
Et maintenant, à vous de juger images à l’appui. Visite guidée…
Salles du 1er niveau de l’exposition
L’exposition commence sur les débuts de David Hockney à partir des années 50.
Le tableau Portrait of my father (Portrait de mon père) peint en 1955 est l’un de ses premiers portraits. Il représente Kenneth Hockney en vêtements d’employé de bureau, dans une position crispée, lèvres pincées, regard baissé, mains étroitement serrées, jambes croisées, expression gênée, assis sur une chaise inconfortable, sur un fond uniforme.
Seul autre élément, un tableau encadré posé sur le sol contre le mur dépasse du sujet. Il en ressort une impression duale, de tendresse mais également de vie étriquée et vide.
La toile de 1956, Bolton junction, Eccleshill, vient renforcer l’impression d’ennui et de vide. Elle met en scène un paysage de banlieue triste et banale, balayée par la pluie, un personnage se fond dans la neutralité du contexte.
Très vite émerge le thème de l’homosexualité avec plusieurs tableaux. We two boys together clinging (Nous deux garçons ensemble s’accrochant) de 1961 représente sans ambigüité un échange amoureux dans le style graffiti, deux personnages s’embrassent enlacés, deux cœurs rouge et bleu de part et d’autre. L’inscription « 4.2. », « four two », jeu de mots pour « for two, « pour deux » insiste sur le message.
A partir de 1961, David Hockney connait la célébrité. Dès 1963, ses rentrées financières lui permettent de vivre de sa création. Il voyage dans de nombreux pays, la Californie va l’accueillir, Los Angeles notamment. Il y réalise la célèbre série des Swimming pools. Le tableau A bigger splash de 1967 en est l’une des œuvres emblématiques.
L’artiste peint également toute une série de nus masculins. Dans Two men in a shower de 1963, Boy about to take a shower de 1964 et The room, Tarzana de 1967, il met en scène sa sensualité et exprime son admiration pour la beauté de son amant.
La toile Portrait of an Artist (Pool with two figures) de 1972 gagne en complexité. Il reprend le thème de la piscine mais instaure une complexité. Qui est l’artiste de ces deux protagonistes, le nageur sous l’eau qui n’aperçoit pas l’homme au dessus de lui ? Le personnage habillé qui fixe le nageur sans communiquer avec lui ? Ou bien chaque personnage représente t-il une facette de l’artiste dans sa dualité ?
Pendant la même période, David Hockney intéresse aux doubles portraits dans lesquels il présente deux protagonistes dans une communication ambivalente qui n’est pas sans rappeler les personnages des tableaux d’Edward Hopper.
La toile Christopher Isherwood and Don Bachardy de 1968 en est un exemple. Le salon dans lequel se tiennent les deux hommes, chacun installé dans un fauteuil face à l’auditoire, est peint comme une scène de théâtre. Une tension palpable se dégage de la situation où l’homme de droite regarde fixement son compagnon comme pour le contraindre à se tourner vers lui, alors que l’homme de gauche fixe le public d’une expression à la fois distancée et amusée, exprimant une forme d’indifférence quant au regard comminatoire de son compagnon.
Autre exemple de double portrait peint en 1970-1971, Mr. And Mrs. Clark and Percy .
Dans ce tableau, la composition est analogue à celle d’une Annonciation : deux personnages dans une même pièce se tiennent de part et d’autre d’une séparation verticale. Debout à gauche, une femme peinte à la façon d’un ange des oeuvres de la Renaissance, domine la scène. A droite, un homme est mollement assis, un peu affalé dans un fauteuil. Chacun regarde le public qu’il prend à témoin. Ils semblent tous deux anticiper un futur incertain.
Seul Percy le chat, dos tourné au spectateur, paraît animé d’une énergie, le corps dressé tourné vers le balcon, il regarde fixement vers l’extérieur comme prêt à bondir pour s’échapper.
Depuis les années 70, David Hockney s’intéresse au paysage. Il se demande comment rendre la vision en perspective des panoramas américains aux formes et étendues surdimensionnés. Dès cette époque le concept de la perspective taraude l’artiste qui remet en question les principes édictés au XVème siècle. On voit comment il oriente ses recherches dans son tableau Pacific Coast Highway and Santa Monica de 1990.
A partir des années 80 il prend des centaines de photographies du Grand Canyon en vues décalées. Il en choisi 60, les reprend au fusain, au crayon et à la peinture, puis assemble 5 rangées de 12 tableaux en un immense panneau de 2 mètres de haut sur 7 mètres 50 de long. C’est le « A Bigger Grand Canyon » qu’il livre en 1998.
A partir des années 80 il prend des centaines de photographies du Grand Canyon en vues décalées. Il en choisi 60, les reprend au fusain, au crayon et à la peinture, puis assemble 5 rangées de 12 tableaux en un immense panneau de 2 mètres de haut sur 7 mètres 50 de long. C’est le « A Bigger Grand Canyon » qu’il livre en 1998.

A bigger Gand Canyon, 1998; huile sur toile, National Gallery of Australia, Camberra
Dans les années 1990, David Hockney effectue un retour dans le Yorkshire. Fort de son travail sur les immenses panoramas américains, il adapte cette manière aux paysages du nord de l’Angleterre où les saisons jouent un rôle déterminant. Il n’exclut aucune technique graphique et utilise l’aquarelle, le fusain, la peinture mais également la photographie et les technologies numériques.
Après plusieurs années passées dans une Californie du sud au climat subtropical, Hockney retrouve le climat tempéré anglais qui modèle la campagne. En 2013, il réalise The arrival of Spring, une série de 25 œuvres au fusain représentant cinq points de vue au travers desquels il donne à ressentir les effets de la pluie, de la lumière, du premier soleil printanier… sur les sous-bois.
L’artiste va rendre compte graphiquement de sa vision du Yorkshire et notamment des Wolds ( Les landes). Il veut faire percevoir dans ses œuvres la façon dont il ressent la campagne environnante, les routes qu’il emprunte lors de ses trajets en voiture, les chemins à travers les champs, les arbres qui bordent les routes, les champs labourés, les cultures, les moissons…
Dans la continuité des grands panoramas californiens, Hockney crée Bigger Trees near Warter ou Peinture sur le motif pour le nouvel âge post-photographique, pour lequel il utilise la simulation par ordinateur. Ce gigantesque mural est composé de 50 toiles et mesure 12 mètres de long et 4.6 mètres de haut. Le tableau est une fresque dans laquelle le visiteur s’immerge et se perd. Elle représente un paysage juste avant le printemps avec des arbres en cours de floraison. Au premier plan dominent de grands arbres et à leur pied, des jonquilles en bordure de route. On aperçoit en transparence à l’arrière-plan un autre groupe d’arbres. A gauche, la route contourne les arbres et à droite deux bâtisses apparaissent à l’arrière plan. Le regard fasciné du spectateur se promène dans l’enchevêtrement complexe des branches de la partie supérieure du tableau monumental qui le domine.

Bigger Trees nearer Warter or/ou Peinture sur le Motif pour le Nouvel Age Post-Photographique, 2007, huile sur 50 toiles, Tate, Londres
Salles du 2ème niveau de l’exposition
Même s’il s’est toujours refusé de portraiturer la famille royale, David Hockney ne cesse de faire des portraits des personnes de son entourage – parents, amis, collaborateurs, conseillers… ainsi que de nombreux autoportraits.
En entrant dans cette première salle, le visiteur pénètre ainsi dans l’intimité de l’artiste qui a couvert les murs de ses portraits réalisés en 1999 et 2025.


En parcourant les visages de ces personnes souvent identifiées – leur nom figure souvent sur le tableau ainsi que la date exacte de réalisation – on prend également connaissance de toute la gamme des techniques utilisées par le peintre, huile, gouache, crayon, acrylique, Ipad, Iphone, ordinateur, dessin photographique.
Hockney a toujours apprécié et expérimenté le potentiel des nouvelles technologies pour produire des œuvres d’art graphique : l’appareil photo Polaroid, le photocopieur et le fax, les logiciels graphiques sur ordinateur et, depuis 2008, l’iPhone et l’iPad.1.
Une bonne partie de ses dessins sur iPad sont des paysages, pour lesquels le dispositif propose une vaste gamme de couleurs, d’effets, de transparence et de luminosité. L’application permet également à Hockney de revoir le dessin, trait par trait. De nouveaux logiciels permettent d’agrandir et d’imprimer les images bien au-delà du format de l’écran, sans pixellisation.
Hockney réalise à l’iPad des « portraits de fleurs » présentés dans des cadres dorés. Ce faisant il place les fleurs au même rang que la représentation humaine instaurant sa propre hiérarchie des genres.
Dans 25th June 2022, Looking at the Flowers (Framed), il se représente à droite et à gauche du tableau, l’artiste et son double, de trois-quarts-dos installé dans un fauteuil, fumant et méditant devant ses tableaux de fleurs, une méditation sur la vie, peut être une vanité ?
La série des 15 Autoportraits de 2012 est un bon exemple des réalisations de l’artiste sur Ipad. Dans le cas de ces autoportraits, la possibilité de dessiner avec des lignes plus ou moins diffuses a permis de capturer l’effet flou d’un visage vu de très près, grandeur nature, remplissant le champ pictural. Seules quelques lignes comme les cheveux ou le bord des lunettes sont dessinées avec netteté.
Ces Autoportraits émerveillent le visiteur devant la variété et le rendu d’expressions, et ne sont pas sans rappeler les nombreux petits autoportraits de Rembrandt.
L’exposition présente une série de 6 portraits de gardiens de musée réalisés au crayon en 1999-2000 grâce au processus de la « camera lucida » ou « chambre claire ».
Poursuivant sa réflexion sur la perspective, Hockney teste ce dispositif optique du début du XIXème siècle qui apporte une aide au dessin en projettant le sujet sur son support, permettant ainsi d’en reproduire les grandes lignes selon une perspective « parfaite ».
Pictures of an exhibition produit en 2018 est un des exemples de ce qu’Hockney a désigné comme « dessin photographique ». Dans ce type d’œuvre, l’artiste adopte une approche visant à représenter l’espace tridimensionnel sur une toile plane. Cette quête anime son exploration artistique depuis ses débuts. Dans les années 1980, Hockney a créé une série de vastes collages photographiques pour construire des scènes cohérentes à partir de nombreuses vues modifiées. Il combine des centaines d’images pour n’en produire qu’une seule. Les multiples points de fuite des images d’origine fusionnent pour créer une vision unique. Il entend dépasser la planéité de la photographie et libérer son travail des composantes de la représentation traditionnelle. Les « dessins photographiques » actuels revisitent ces concepts.

Pictures at an Exhibition, 2018, dessin photographique imprimé sur papier, collection de l’artiste
En 2019, David Hockney achète une maison en Normandie. A partir de 2020, il s’y installe pour quelques années et notamment pendant la période de confinement du covid. Il adresse à ses amis un dessin de jonquilles jaillissant de l’herbe, avec un titre en forme de message « Do remember they can’t cancel the spring » « N’oublie pas qu’ils ne peuvent supprimer le printemps ».
Il conçoit alors son projet « 220 for 2020 », « 220 pour 2020 », qui vise à peindre une série de 220 vues de son domaine normand. Dès lors, le peintre nous ouvre une porte sur son environnement printanier, opposant le mouvement de rétractation des humains à celui de la nature qui suit son parcours immuable. Il dessine inlassablement sur son Ipad cette nature dans tous ses états, dans toutes ses symboliques printanières, sa chaumière normande bien sur, les arbres qui bourgeonnent et les fleurs qui jaillissent, mais également la rivière, le ciel à l’aube, le soleil qui disparaît, les plantes germant dans le potager, les nuages gris qui s’amoncellent, la pluie qui tombe…

6.0
Au sortir de l’émerveillement de la venue du printemps de la salle 220 for 2020 , le visiteur est plongé dans la nuit de la Moon Room qui présente une vingtaine d’œuvres, pour la plupart réalisées sur Ipad, pour quelques unes des acryliques sur toiles. Tous ces tableaux ont pour thème la lune. Ils nous donnent à regarder des paysages nocturnes oniriques et parfois mystérieux avec pour constante les effets des claires de lune sur les arbres, la prairie, la rivière, le ciel…
Emergeant de l’obscurité de la Moon Room, le visiteur pénètre la douce luminosité Normande baignant le cadre de vie du peintre. Il évoque avec tendresse et amusement le village voisin, l’allée menant à sa maison, la vue depuis son atelier, ses lectures, la pluie sur la surface de l’étang…
Il fixe en image les arbres de la propriété, à chacun son portrait, Pear tree (Poirier), Quince tree (Cognassier), Apple tree (Pommier), les arbres en fleur… A l’instar des portraits de fleurs, il renouvelle sa démarche en positionnant avec bienveillance les arbres qui l’environnent comme des compagnons et leur prête une identité, une personnalité, une présence amicale.
Début 2019 Hockney réalise 24 dessins en 21 jours dans sa propriété normande. C’est La Grande Cour, à la fois titre de l’œuvre mais également nom de la ferme-manoir de 1650 situé à Rumesnil qu’il a acquit et où il va passer 3 années.
C’est en contemplant la Tapisserie de Bayeux à Caen en 2018 que l’artiste a décidé de s’installer dans la région. Les 70 mètres de la Tapisserie racontent sous forme de narration continue la conquête de l’Angleterre. Dans La Grande Cour, Hockney reprend le procédé et décrit sous un mode contemplatif le panorama qui l’entoure.
Salles du 3ème niveau de l’exposition
Dans ce dernier étage, Hockney veux rendre hommage à ses prédécesseurs, tous les artistes dont les réalisations ont nourri son imagination, interpellé sa curiosité, formé son regard, tracé les voies à prendre ou à éviter… En 2000, il réalise The Great Wall, un collage de centaines de photocopies d’œuvres réalisées depuis le XIIIème siècle jusqu’à nos jours. Il livre son regard de peintre sur les artistes qui, depuis la pré-Renaissance, ont eu recours à différentes formes de perspective permettant d’exprimer l’espace tout autant que la temporalité en peinture.
L’observation attentive de toutes ces œuvres l’a convaincu qu’à partir de 1430, les artistes se sont aidés de procédés optiques pour définir la perspective dans leurs créations. Il estime ce procédé artificiel et qu’il ne correspond pas à la vision que l’humain perçoit à la contemplation d’un panorama ou d’une scène. Il va dès lors en prendre le contre-pied et composer ses tableaux avec la perspective inversée.
Hockney va reprendre des œuvres de maîtres importantes pour lui et tenter de les réinterpréter à la lumière de ses propres intuitions. Ainsi alors que dès 1975, il avait déjà repris la toile Kerby, de Hogarth, dont il avait livré sa propre interprétation, en 2010 il peint deux versions interprétatives du Sermon sur la montagne du tableau de Claude Le Lorrain. En 2017, il mène la même réflexion en reprenant L’annonciation de Fra Angelico. Dans cette œuvre, il tente de mettre en application sa théorie de la perspective inversée selon laquelle le point de fuite se situe au niveau du regard du spectateur, les lignes de fuite élargissant le panorama à l’infini.
Plusieurs toiles de différentes périodes, Henry et Raymond de 1979, The chair de 1985 ou The walk to the studio de 2018, mettent en évidence la position de Hockney vis à vis de la perspective inversée.
Plus récemment, le peintre continue à revisiter les œuvres de ses prédécesseurs tels que de William Blake ou Edward Munch dans la série Less is known than people think produite en 2023 et 2024
Un dernier autoportrait de 2025 clôture avec humour ce panorama de l’œuvre de David Hockney. Play within a play within a play and me with a cigarette nous donne à voir dans une mise en abime, l’artiste en costume de tweed ocre moucheté de rouge et brun, étroite cravate rouge, lunettes cerclées de jaune vif, assis dans son jardin londonien, au milieu des jonquilles printanières, en train de peindre, un crayon dans sa main gauche, une cigarette dans sa main droite. Sa peinture représente en miroir, l’exacte scène du tableau. Un pin au revers de sa veste « End bossiness soon » affirme avec espièglerie et une certaine ambiguïté qu’il n’en fera qu’à sa tête jusqu’au bout.

Play within a play within a play and me with a cigarette, 2025, acrylique et collage sur toile, collection de l’artiste

Détail de Play within a play within a play and me with a cigarette, 2025
Petite anecdote croustillante. Un affichage d’une photo de David Hockney avec sa cigarette, analogue au tableau Play within a play within a play and me with a cigarette devait être effectué dans le métro parisien. Invoquant la loi Evin, la RATP a refusé de procéder à cet affichage, réitérant le sort que la RATP avait réservé à Jacques Tati et à Coco Chanel .
Et pour clôturer l’exposition, une immense salle animée de vidéos accueille les visiteurs qui peuvent s’allonger sur des coussins au sol pour regarder sur les murs et au plafond les projections animées de décors d’opéras auxquels il a apporté sa contribution. Rappelons que David Hockney doué de synesthésie, il perçoit des couleurs lorsqu’il écoute de la musique. Il a peint les décors de nombreux opéras de Mozart, Stravinsky ou Wagner.
Conclusion
Proche d’une rétrospective, l’exposition David Hockney est riche et intéressante, si riche que l’on craint de passer à côté de pièces importantes par effet de saturation.
La partie consacrée aux œuvres jusqu’aux années 1990 est plutôt synthétique avec des tableaux emblématiques des différentes phases d’évolution du peintre. En revanche, à partir de là, plus les années avancent, plus le nombre d’œuvres augmentent proportionnellement. L’artiste naturellement prolifique semble décupler sa capacité de production avec l’utilisation des technologies numériques. Si son merveilleux talent de dessinateur et sa maitrise des techniques traditionnelles ne sont nullement en cause, l’usage de l’iPad, dont il fut l’un des pionniers, a significativement augmenté sa production. David Hockney met en évidence la complexité des sujets les plus banals tout en véhiculant un humour décalé.
Dans sa dimension autobiographique, l’œuvre de David Hockney constitue une réflexion sur le temps. L’artiste fusionne la représentation du temps qui s’écoule et du temps-météo qui, avec le renouvellement des saisons, annonce une éternelle renaissance, comme l’indique le titre de l’exposition « Do remember they can’t cancel the spring ».
L’exposition nous laisse une impression contradictoire de légèreté et de profondeur, léger dans la forme et prégnant dans le fond.
A ne pas manquer !